Michel Mainil présente la conférence "Memories Of You" et revient sur les 70 années de carrière du contrebassiste et violoncelliste José Bedeur. Celle-ci sera suivie d'un concert du quartet de José Bedeur.

José Bedeur est quelqu’un d’entier doté d’une personnalité des plus attachantes. Personne ne contredira cela.

Musicien éclectique dans ses choix, compositeur sémillant, hyper-polyglotte aux huit langues parlées, bouddhiste, humaniste de cœur, philosophe lucide, si son regard sur « le monde et les alentours » est à la fois direct et circonspect, il n’est jamais neutre. Comme l’a souligné l’essayiste Jean-Pol Schroeder, « constamment à mi-chemin entre les tripes et l’intellect »…

S’entretenir avec lui pourrait déconcerter le non initié au bedeurisme. Mais à force de pratiquer cette philosophie, nous risquons d’y souscrire et, au fil du temps, d’apprécier avec toute l’attention qu’il mérite ce regard sur le monde. Exemple parmi d’autres : son analyse des événements de Mai 68 qu’il a observé activement alors qu’il vivait du côté néerlandophone de la frontière linguistique.

Son humour décalé, d’ordinaire impertinent, ne relèverait-il pas de la mouvance dadaïste ? Vraisemblablement si. Par sa remise en cause mesurée des conventions idéologiques, politiques et esthétiques, il est assez proche du mouvement dada. Mais comme il aime le souligner, peut-être est-il une fois encore arrivé trop tard dans ce vingtième siècle pour avoir rejoint cette mouvance…